Professeur Pierre Cornillot : la société est divisée en 2 grands groupes

Publié le par Christophe ETIENNE

Le professeur Pierre Cornillot est un personnage incontournable de la médecine naturelle en France. 

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Sa vie est assez incroyable, riche et passionnante, surtout quand c'est lui-même qui la raconte : en 2003 et 2004 Bérengère Arnal, alors responsable du diplôme de phytothérapie, lui a demandé d'exposer son parcours aux étudiants, et j'ai eu la chance d'y assister.

Il nous a notamment expliqué, en fin d'exposé, comment il concevait le bipartisme de la société, et venant de la part d'un universitaire, ça m'a beaucoup marqué.

 

Selon le prof. Cornillot donc, il existe 2 grands groupes qui composent notre société :

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1) le groupe majoritaire, dominant, à tendance conformiste, conservateur, plutôt réfractaire aux réformes. 

2) le groupe minoritaire, constitué de personnes non conformistes, et surtout innovantes : c'est là que sont les découvreurs, les pionniers. 

 

Les découvreurs, au cours de leur vie, sont rarement reconnus, et doivent la plupart du temps se battre pour faire admettre leur découverte. Le chemin est long. Une fois que leur découverte est enfin intégrée, ils ne sont pas pour autant reconnus. Les pontes du groupe majoritaire nient avoir combattu la découverte et l'intègrent comme si de rien n'était. Ainsi les (vrais) découvreurs sont rarement récompensés. 

M. Cornillot finit son exposé avec une pointe d'humour : "j'ai eu moi, la légion d'honneur, mais que c'était un coup de pot".

 

Voilà j'aime beaucoup cette vision des choses, qui est et sera je crois encore très longtemps notre model de fonctionnement.


Remarque : pour moi le groupe majoritaire est composé d'une immense masse de "suiveurs" : tous ceux qui sont plutôt crédules, parfois se battent pour "joindre les 2 bouts", qui ne se posent trop de question et croient que ce que les médias dominants leur racontent est vrai, ainsi que d'une infime partie de la population : les fameux 1% qui possèdent 99% des richesses, qui dirige le monde des affaires et tirent les ficelles dans la plupart des gouvernements.. 

D'autre part il faut bien comprendre que le groupe minoritaire n'est pas figé, et n'a rien à voir avec la  politique. De plus, il me semble que l'un sert l'autre. On le voit souvent dans l'Histoire, le découvreur va trouver un mécène plus ou moins influent, qui va garantir sa survie..

Il n'y a pas de bon ou de mauvais là dedans. Il y a par contre certainement des gens évolués et d'autres moins. Les personnes du groupe minoritaire sont aujourd'hui appelées les "créatifs culturels" (en ce sens qu'ils créent une nouvelle culture), mais attention les découvreurs sont partout, dans toutes les couches de la société. Je crois qu'une de leur qualité est le courage. Et peut être même qu'on peut être tour à tour dans le groupe minoritaire et majoritaire à différentes périodes de sa vie, qui sait..

Cependant, la plupart du temps, les vrais précurseurs et génies sont des électrons libres et vivent dans leur univers. Ils ne sont d'ailleurs pas nécessairement des personnes aimables ou avenantes. Je crois qu'une de leur caractéristique constente est leur intransigeance éthique.

 

 

Qui est le prof. Pierre Cornillot ?

 

Tout commence quand il se voit confié en 1968, juste après les évènements de mai, alors qu'il s'était fait rémarqué par ses qualités morales et ses positions en faveur du "progrès médical", la création d'un nouveau campus : pas assez de places dans les facultés parisiennes de médecines. On lui donne carte blanche sur les terrains de l'hôpital de Bobigny, qui s'appelait à ce moment là l'hôpital franco-musulman (aujourd'hui Avicenne). Bobigny_Hopital_Avicenne.jpgInutile de préciser que les débuts furent rocambolesques car les fonds octroyés étaient minimes. Les premiers cours ont quand même lieu dès la rentré 68, dans des baraques de chantiers, qu'on présenta comme "temporaires".. et qui ne le furent pas vraiment. Mais la relative indépendance de cette institution, qui n'était alors pas encore rattachée à L'APHP (Assistance publique - hôpitaux de Paris), lui permet d'intégrer à l'enseignement des méthodes innovantes et quelque peu pionnières, ne serait-ce que dans son fonctionnement.smbh.png

C'est dans ce contexte qu'il fût possible de créer dès 1982 le DUMENAT (Diplôme Universitaire de Médecines Naturelles), qui était la première tentative d'intégrer homéopathie, acupuncture, phytothérapie et ostéopathie dans l’enseignement universitaire.

 

Pierre Cornillot a donc ce grand mérite d'avoir fait avancer la machine universitaire, et il a également beaucoup travaillé à l'obligation de formation continue des médecins.

Il a par ailleurs été longtemps éditorialiste de la revue Votre Santé, et il dirige une collection d'ouvrages universitaires de médecine traditionnelle chinoise.  

 

La fin du Dumenat ?

 

Jusqu'à peu le Dumenat offrait de nombreuses formations, réservées aux médecins et personnels de santé (sauf la Phytothérapie) : la nouvelle politique de la faculté, conduite par Jean-Luc Dumas, actuel Doyen de la faculté, a récemement mis un terme à cette longue aventure (sauf l'auriculothérapie et l'ostéopathie puisque la phytothérapie a commencé son compte à rebours) en raison notamment de son manque de structuration et de conventions signées avec l'Université..

Les différentes "filières" se réorganisent actuellement chacune de leur côté..

En ce qui concerne la phytothérapie, qui va être chapotée par l'AMPP (association médicale pour la promotion de la phytothérapie) en attendant l'adoption d'une convention par l'Université (ou une autre), il faut exprimer toute notre gratitude envers Bérengère Arnal, qui a porté cet enseignement à bout de bras durant de longues année) et à Dominique Delaporte, présidente de Reformed, pour leur engagement et leur dévouement à faire perdurer dignement cet enseignement exceptionnel.

 

D'autres diplômes de médecine naturelles sont à mentionner :


- Phytothérapie : fac de Besançon, Limoges, Montpellier

 - Alimentation Santé Nutrition à Dijon, créé par J.R. Rapin

- Médecine Traditionnelle Chinoise à l'UFR Montpellier-Nîmes, créé par Eric Marié.


L’enseignement de l’homéopathie (Diplôme Universitaire) se fait dans 8 facultés : Besançon, Bordeaux, Lille, Limoges, Lyon, Marseille, Paris Nord, Poitiers.

Un diplôme interuniversitaire (DIU) d’acupuncture a été créé en 1989. 6 facultés le proposent : Bordeaux, Lyon, Montpellier, Nantes, Paris XII et Strasbourg.

Enfin un diplôme interuniversitaire de médecine manuelle et d’ostéopathie a été crée en 1996.


 

Publié dans News

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